La FSU de même que les représentants des autres organisations syndicales et des associations de parents d ‘élèves se trouvent depuis de trop nombreuses années face à un Conseil départemental qui ne joue pas franc-jeu. Le CDEN ( Conseil Départemental de l’Éducation Nationale) qui s’est tenu le 19 septembre 2022 n’a fait que renforcer cette impression, et par ce qu’il a révélé de la politique du CD a suscité l’inquiétude et parfois l’indignation.

Les documents sont envoyés très tardivement de sorte que cela ne permette pas une préparation approfondie et ils sont incomplets. Ainsi, les dotations par établissement n’ont pas été transmises avant la tenue du CDEN.

De plus, chaque année, les modalités de présentation sont modifiées de même que les éléments de gestion des collèges sans que ne soit trouvée la bonne formule pour contrôler l’utilisation des dotations départementales par les établissements.Ainsi, pour l’année prochaine, les Dotations Globale de Fonctionnement ( DGF) pour chaque collège seront minorées à partir du moment où le Fonds De Roulement ( FDR) sera supérieur à un mois de fonctionnement budgétaire.

Ce changement permanent qualifié de »simplification » mais personne ne sera dupe, brouille les pistes et la compréhension. Cette opacité organisée ne doit pas avoir pour objectif de masquer un sous-investissement récurrent. Elle donne aussi à penser que le département veut contrôler davantage les établissements alors qu’il est fondamental de leur laisser une capacité de décisions et d’action importantes.

Par ailleurs, le Département ne cesse d ‘affirmer « qu’il n’a jamais été autant fait ni dépensé pour les collèges de l’Essonne » mais les faits sont têtus et le diable se cache dans les détails !

La DGF notifiée pour 2023 et les 100 collèges de l’Essonne est de 8 822 65 Euros pour 8 596 349 en 2022 soit une augmentation de 2,56 % avec une inflation à 6 % ! L’inflation n’est pas couverte par l’augmentation de la DGF, loin s’en faut  ce qui va compliquer la vie des collèges essonniens!

Les crédits pédagogiques sont très insuffisants ( voir la brève en début de journal!) et les dotations administration et bâti sont stables depuis des années.

Les surfaces préfabriquées sont en très forte hausse ( + 61%). Cela correspond à une dégradation des conditions de travail pour de nombreux élèves et personnels et révèle la saturation de certains secteurs liée à la démographie. On est dans l’urgence et cela va durer car l’anticipation de ces questions a été défaillante. La construction des 8 nouveaux collèges systématiquement mises en avant pour faire patienter prend beaucoup de temps et n’est pas prête d’être une réalité.

La question des dotations par élève en REP et REP+ est emblématique de la politique du Conseil départemental. Il élargit le nombre de collèges concernés, on passe de 14 à 25, en diminuant la somme globale allouée ! Ce sont les collèges REP+ qui financent cet élargissement en perdant 11 Euros par élève ce qui fait 6 600 Euros dans un collège de 600 élèves ! Est-ce bien raisonnable de retirer des moyens aux collèges les plus fragiles et les plus en difficulté situés à Corbeil et à Grigny ?

D’autres éléments suscitent l’inquiétude et ils ont été longuement abordés par la FSU, à savoir la détérioration des transports pour de nombreux collégiens qui arrivent en retard ou qui ne peuvent pas se rendre dans leurs établissements et l’augmentation importante du prix des repas notamment pour les AED ou les AESH qui sont fortement paupérisés.

En outre, le Conseil Départemental ne mène pas une politique d’amélioration de la ventilation et de la qualité de l’air dans les collèges et d’adaptation du bâti aux changements climatiques notamment aux épisodes de fortes chaleurs.