Depuis le 24 février dernier, la guerre plonge l’Ukraine dans le chaos et le monde dans l’incertitude, des enfants, des femmes et des hommes meurent dans des combats armés, sous les bombardements, prennent la route de l’exil. La FSU condamne l’invasion de l’Ukraine par les armées russes, en violation de la souveraineté ukrainienne et de la charte des Nations Unies. La responsabilité politique du conflit est celle de Vladimir Poutine et de son régime.

Fidèle à sa tradition internationaliste, la FSU affirme sa solidarité avec le peuple ukrainien, réfugié-es et combattant-es, ainsi qu’avec les citoyen-nes russes et biélorusses qui expriment leur opposition à la guerre. La FSU défend la paix et milite pour une solution dans le cadre multilatéral de l’ONU, qui passe par un retrait immédiat des troupes russes du sol ukrainien et le retour à la diplomatie afin de dégager une solution respectueuse des droits des peuples et du droit international. Celui-ci n’est pas à géométrie variable : les crimes de guerre doivent être dénoncés où qu’ils soient perpétrés. La guerre en Ukraine ne doit pas faire oublier que d’après l’ONU, sept années de conflit au Yémen ont fait 377 000 mort-es, dont 150 000 directement lié-es aux combats. La FSU milite pour une politique d’accueil de tou-tes les réfugié-es, loin des considérations nauséabondes laissant entendre la possibilité de choisir, parmi les personnes qui fuient des pays en guerre, celles qui mériteraient plus que d’autres d’être accueillies dignement.

La guerre en Ukraine a des conséquences durables dans notre pays, notamment en faisant flamber le prix des matières premières dans un contexte qui était déjà celui d’une reprise de l’inflation. Elle met en lumière la dépendance énergétique des économies européennes et plus globalement la nécessité de changer de modèle. Cette guerre, comme toutes les guerres, sera un facteur de plus de ravages écologiques, et les bombardements des centrales nucléaires de Tchernobyl et de Zaporija sonnent comme un avertissement. Ces attaques rappellent combien ce choix accroît la vulnérabilité des territoires en cas de conflit et soulignent les interrogations autour des annonces présidentielles sur la relance d’un programme nucléaire énergétique. Le rapport du GIEC, presque passé inaperçu dans ce contexte, malgré les liens qui existent avec la situation en Ukraine, appelle pourtant des mesures de rupture avec le modèle économique et social. Le choix fait par E. Macron d’élever le budget militaire, le portant à 40 milliards en 2022, soit une augmentation de 30 % sur les cinq dernières années, n’est pas une solution pour la paix dans le monde et risque de concourir à une course globale au réarmement. Ces dépenses n’ont pas d’utilité sociale ni environnementale et doivent être contestées.

Cette situation de crise ravive en France les revendications de revalorisation des salaires et des pensions. La remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant décidée par le gouvernement ne saurait constituer une réponse à ces exigences. Cette guerre a globalement des conséquences sur le débat public tant elle écrase et occulte tout autre sujet, notamment les ravages de la politique libérale sur les services publics, les inégalités, le climat…, au grand bénéfice du président actuel qui joue de son rôle et cherche à en tirer un profit électoral. On l’a vu, la guerre en Ukraine est pourtant intimement liée à ce modèle capitaliste. Elle est le résultat des confrontations au sein des classes dirigeantes du capitalisme international, et a déjà des répercussions qui vont alimenter les contradictions du système capitaliste : accroissement des inégalités, aggravation de la crise climatique, etc.

La FSU est partenaire de Solidarité Laïque. Elle appelle ses syndiqué.e.s à participer financièrement afin de contribuer à la mise en place d’actions solidaires.