Sept semaines ont passé depuis qu’une grande majorité des travailleuses et des travailleurs et des travailleuses du secteur de la production de Bergams sont parti-es en grève (Article 1 / Article 2). Qui aurait pensé que le mouvement, qui compte encore une centaine de grévistes, aurait duré aussi longtemps avec un piquet de grève maintenu 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 ?
Certainement pas eux et elles, car les femmes sont majoritaires, qui chaque jour ont su collectivement surmonter les difficultés du quotidien et le découragement pour faire face à une direction qui n’hésite pas à faire pression individuellement comme à asséner des coups dont le dernier en date est la demande de liquidation judiciaire. Cette dernière sera déposée le 4 novembre alors que le groupe Norac, dont fait partie Bergams, a obtenu des aides importantes liées au Covid et qu’il génère assez de bénéfices pour rétribuer ses cadres (+15%) et ses actionnaires. Les grévistes de Bergams n’ont cessé de le scander lors de différentes initiatives en Essonne comme lors de la manifestation interprofessionnelle du 5 octobre à Paris ou lors du déplacement au siège à Rennes le 21octobre : « Nous refusons cet esclavage moderne » qui consiste à travailler plus et plus longtemps pour gagner moins !
Leur détermination mérite notre respect et notre soutien. Ce dernier s’exprime dans le cadre de l’intersyndicale CGT-FO-Solidaires qui organise la résistance et la popularisation du mouvement à travers notamment les caisses de grève même si celles-ci ne permettront pas de compenser des payes à 0 € en octobre. D’ores et déjà, outre les dons en liquide ou en nourriture, les grévistes vont pouvoir bénéficier d’une première aide. À notre niveau et très modestement, la FSU 91 a exprimé sa solidarité, y compris très concrètement en finançant deux repas solidaires, par la présence régulière de quelques militant-es sur le piquet et en informant ses syndiqué-es. Une délégation s’est rendue sur le site mardi 2 novembre afin de les rencontrer et de leur renouveler notre soutien sans faille. Pendant deux heures, nous avons pu nous entretenir avec les grévistes présent-es et échanger avec un de leurs délégués dans l’enceinte de la société désertée par ses responsables. Nous leur avons remis 250 € collectés par nos camarades retraités. Cette somme leur permettra de faire des achats pour nourrir toutes celles et tous ceux qui participent au piquet.
Nous avons pu aussi assister à l’une des nombreuses tentatives de la direction pour briser l’outil de travail et le moral des grévistes. En effet, un camion venant d’Espagne s’est présenté sur le coup de 15h. Il était conduit par un conducteur espagnol ne parlant pas un mot de français et mandaté via Whatsapp… par une société «Green Point» basée à Perpignan pour récupérer 10 palettes d’emballages alimentaires. Après un échange avec le chauffeur, rendu possible par la présence d’un camarade hispanophone, celui-ci a rebroussé chemin après avoir souhaité une issue favorable aux grévistes de Bergams.
C’est cette solidarité que nous demandons à tous et à toutes nos syndiqué-es de leur exprimer via la caisse de grève et une visite sur le piquet.