La F3SCT est l’instance dédiée aux questions de santé et sécurité au travail dans la Fonction Publique. Dans l’Education Nationale, cette instance se décline à plusieurs niveaux : au niveau ministériel, au niveau académique, au niveau départemental. Une F3SCT 91 a eu lieu le jeudi 6 novembre et a mis en lumière les difficultés durables et persistantes rencontrées par l’ensemble des personnels sur leurs lieux de travail. Vos représentant.es FSU ont porté la parole de toutes et tous et ont revendiqué la nécessité absolue d’un service public d’éducation plus respectueux et plus adapté aux besoins du terrain. Vous trouverez ci-dessous un compte-rendu détaillé concernant les points à l’ordre du jour :

 

  • Enquête de la F3SCT au lycée Geoffroy St Hilaire à Etampes : la F3SCT a débuté sur le vote concernant l’organisation et la délégation paritaire attendue le jour même, à 14h, au lycée Geoffroy St Hilaire à Etampes pour procéder à l’enquête de la F3SCT. Cette enquête, demandée par l’intersyndicale FSU-CGT-FO, a été motivée par un accident grave, survenu le 22 mai dernier, qui a particulièrement bouleversé les personnels de l’établissement. Pour rappel, vous trouverez ici notre communiqué publié après l’accident. La F3SCT, d’après l’article 64 du décret n° 2020-1427, a la possibilité de mener une enquête sur un lieu de travail où s’est produit un accident ayant entraîné ou ayant failli entraîner la mort d’un agent. L’objectif est d’analyser les causes de l’accident pour mettre en œuvre toutes les mesures qui empêcheront qu’un tel accident se reproduise. Après de nombreux désaccords et un dialogue social dégradé autour de cette question, la Directrice Académique a fini par accepter, en toute fin d’année scolaire, que cette enquête se tienne. Le rapport d’enquête et les préconisations de la F3SCT seront présentées lors de l’instance qui se tiendra le 19 février.

 

  • Visites de la F3SCT : la F3SCT a pour mission de faire plusieurs visites d’écoles ou d’établissements chaque année, pour y mener un travail d’analyse des risques professionnels auxquels sont exposés les personnels d’éducation. A chaque début d’année, sont donc décidés les lieux de visites et la thématique de ces visites. Compte tenu du nombre extraordinaire de signalements dans les registres SST concernant les difficultés rencontrées par les PE et les AESH dans l’accueil d’élèves au comportement violent et éruptif, la décision a été prise d’organiser les deux visites de l’année 2025-2026 dans deux écoles pour y évaluer les risques professionnels générés par la mise en œuvre de l’école inclusive. Les deux écoles choisies sont très différentes : la F3SCT se rendra dans une école maternelle en milieu urbain (l’école Jacqueline Auriol à Brétigny) et une école élémentaire en milieu rural (l’école du Centre à St Chéron). Les deux visites auront lieu respectivement le 8 janvier et le 11 juin. A l’issue de chacune des deux visites, un rapport et des préconisations seront présentés à l’ensemble des personnels.

 

  • Thématique des GT : La F3SCT, en plus des enquêtes et des visites, travaille sur une thématique annuelle choisie en début d’année et qui sera étudiée lors de groupes de travail (GT) réunis à une fréquence régulière. Compte tenu du travail engagé depuis l’année dernière sur les risques psychosociaux auxquels sont exposés les enseignants d’UPE2A, c’est cette thématique qui a été choisie et qui sera traitée à partir des réponses des collègues à un questionnaire qui leur sera envoyé avant la fin de l’année civile. Vous trouverez dans cet article le récapitulatif de toutes les actions engagées en 2024-2025 sur toutes ces questions et qui ont permis l’organisation d’un tel travail cette année. Les GT auront lieu les 4 décembre, 12 février et 12 mars.

 

  • Situations particulières : la F3SCT a fait des points de situation sur plusieurs écoles et établissements de notre département sur des problématiques de bâti. Ces points ont permis d’échanger sur l’école Les Coquibus à Evry et le collège Roland Garros à St Germain-lès-Arpajon qui ont connu des incendies au cours de l’été. Ces deux incendies ont été causés par des travaux engagés par des prestataires de la collectivité. Dans le cas du collège, on ne constate aucune incidence sur l’organisation du travail des personnels. Concernant l’école, l’incendie a nécessité un déplacement des élèves dans d’autres écoles et établissements du secteur. Cette réorganisation s’est passée sans heurt. La discussion a été bien plus longue sur le collège Jean Lurçat à Ris-Orangis, laissé longtemps à l’abandon par le Conseil Départemental qui vient d’y réaliser enfin une série de réparations indispensables (cf. photo ci-dessous). Ce collège ayant fait l’objet d’une interpellation de l’ISST, et cette dernière n’étant pas présente à l’instance ce jeudi 6 novembre, le dialogue se poursuivra à la prochaine F3SCT au mois de février et donnera lieu sans doute au vote d’un avis.

 

  • Formation des PE contractuels de l’Essonne : depuis l’année scolaire dernière, la F3SCT 91 demande à pouvoir bénéficier d’un exposé présentant aux représentants des personnels la mise en œuvre de la formation dispensée aux PE contractuels en poste dans notre département. C’est en effet à la DSDEN 91 qu’incombe la formation d’un public de plus en plus nombreux chaque année, compte tenu de la crise de recrutement que connaît l’école. Cette formation, dans le 2nd degré, est de la compétence du Rectorat et doit donc être interrogée au niveau de la F3SCT académique. L’exposé a mis en lumière les défaillances de notre système et la complaisance d’une Administration très résignée et peu encline à faire progresser notre Service Public d’Education. L’avis ci-dessous a été voté à l’unanimité. L’Administration a réglementairement 2 mois pour répondre à cet avis.

Avis de la F3SCT – Formation des personnels contractuels

La F3SCT alerte sur la situation préoccupante des personnels contractuels, de plus en plus nombreux dans nos écoles. Ces collègues sont trop souvent jetés dans les classes sans formation digne de ce nom, livrés à eux-mêmes dès le premier jour. Quatre journées de formations suffisent à l’administration pour les considérer aptes à enseigner, une mascarade qui ne trompe personne. La F3SCT rappelle qu’enseigner est un métier qui s’apprend, et que sans formation solide, les conditions de travail de ces personnels se dégradent très vite : isolement, stress, perte de confiance, accidents professionnels et arrêts maladie se multiplient. Ce mépris institutionnel a aussi des conséquences directes sur les équipes qui doivent compenser les carences des enseignants non préparés. Cela dégrade la qualité du service public d’éducation et discrédite l’ensemble de la profession auprès des citoyens. Comment peut-on décemment considérer ces collègues comme enseignants, alors qu’on les place dans les classes sans vraiment les former, avec un accompagnement très léger, sans leur donner les moyens d’exercer leur métier ?

La F3SCT dénonce le recours massif à des personnels précaires mal formés, qui traduit le désengagement de l’État dans la formation et le recrutement d’enseignants titulaires. Le ministère doit cesser de faire peser sur ces collègues les conséquences de sa propre politique d’austérité et assumer pleinement ses responsabilités d’employeur.

La F3SCT exige :

  • une véritable formation initiale rémunérée, obligatoire et complète avant toute prise de poste
  • la mise en place d’un tutorat pérenne, assuré par des titulaires volontaires et formés, avec reconnaissance de cette mission.
  • que la visite de la 6ème année ne soit pas considérée comme l’élément prépondérant pour la CDIsation
  • des critères de recrutement en adéquation avec les attendus du métier 

 

Vous trouverez enfin ci-dessous la déclaration préalable de la FSU 91, lue au début de l’instance :