Le 14 mai à l’occasion des « Assises de la santé scolaire », la ministre présentera les premières mesures qui organiseront un pôle santé et bien-être des élèves dans chaque département. Placé·es sous l’autorité du DASEN, quatre conseiller·es techniques (infirmier·e, assistant·e social·e, PsyEN et médecin) incarneront « une stratégie et un pilotage » départemental pour la santé des élèves. Un emploi de conseiller technique Santé mentale est créé pour les PsyEN ce qui organise une double filière parallèle entre les IEN-IO ou IEN de circonscription et les CT départementaux santé mentale.

Pour la FSU, il s’agit d’un échelon supplémentaire qui va imposer aux personnels sociaux, infirmier·es et PsyEN de nouvelles prescriptions au mépris du travail déjà accompli dans des conditions de moyens et d’effectifs déjà insuffisantes. Le risque d’un chevauchement des missions et donc d’une déprofessionnalisation progressive est réel, au prétexte illusoire dans ces conditions d’apporter une réponse immédiate. L’autonomie professionnelle de tous ces personnels pourrait être fragilisée par l’encadrement médical du médecin conseiller technique du pôle. Plus largement, ce projet signe l’abandon de toute ambition en formalisant une approche restrictive et médicalisante de la santé et des difficultés sociales, éducatives et scolaires.

La FSU refuse plus particulièrement que les infirmier·es pallient la pénurie de médecins au sein de l’Éducation nationale en étant contraint·es d’assumer des tâches qui ne relèvent pas de leur rôle comme le dépistage de masse. Nous réaffirmons l’attachement à notre circulaire de missions du 10 novembre 2015 qui garantit l’accès libre des élèves quel qu’en soit le motif, celle-ci définit également le suivi infirmier en lien avec les équipes pluriprofessionnelles. Nous demandons l’application de l’arrêté du 20 aout 2021 qui définit clairement les missions des médecins en annexe 2 et celui des infirmières en annexe 3.

La FSU défend une approche fondée sur la prévention, le soin et l’accompagnement des élèves, et non sur une logique de substitution aux médecins scolaires.

La FSU revendique des équipes pluriprofessionnelles complètes dans les établissements garantissant un accès libre des élèves à ces professionnel·les quel que soit le motif, plutôt qu’un encadrement descendant d’expert·es, éloigné·es du terrain. La FSU conteste tous les dispositifs qui pèsent sur les collègues (référents harcèlement, en santé mentale, lutte contre le décrochage, RSA …) sans répondre sur la durée aux besoins des élèves. La FSU dénonce les mesures et réformes (Parcoursup, contrôle continu, groupes de niveaux, évaluations standardisées etc.) qui créent de l’anxiété dans un contexte de concertation empêchée des équipes.

La FSU réaffirme que la politique éducative sociale et de santé relève de l’ensemble de la communauté scolaire. Une véritable ambition pour la réussite scolaire des élèves et pour la lutte contre les inégalités sociales et en santé est possible. La FSU s’opposera à toute tentative d’externalisation des assistant⋅es de service social, infirmièr·es, et psychologues de l’Éducation nationale comme la consultation sur Eduscol le suggère scandaleusement avec cette question « Souhaitez-vous le maintien des personnels sociaux et de santé au sein de l’Éducation nationale ? ». La place des personnels administratifs intervenant auprès e ces personnels pourrait aussi être fragilisée. C’est au contraire un investissement massif permettant le renforcement de la présence de ces professionnels : les laisser au sein des écoles et établissements scolaires qui est indispensable pour marquer une ambition forte pour la jeunesse.