Depuis l’année scolaire dernière, la FSU 91 et la CGT Education 91 s’intéressent tout particulièrement au fonctionnement des dispositifs UPE2A et aux conditions de travail de leurs enseignant.es dans l’Essonne. Les instances de bilan de rentrée montrent une augmentation des effectifs et des ouvertures de dispositifs, qui mérite qu’on s’attarde sur ces questions, pour que la dignité des élèves et des personnels soit garantie dans toutes les écoles et dans tous les établissements. Une première formation syndicale a été proposée aux enseignants par la FSU 91 en janvier dernier : pour prendre connaissance de notre compte-rendu, cliquez sur ce lien. Toutes les difficultés recensées lors de cette formation ont été abordées lors d’une audience avec la DSDEN le mardi 25 mars 2025.

Cette audience, demandée en intersyndicale, a mis en lumière l’isolement des personnels dans les écoles et les établissements, des pratiques managériales autoritaires de la part de l’Administration (en particulier sur le 1er degré) et plus globalement une maltraitance institutionnelle qui s’exerce autant sur les enseignant.es que sur les élèves. Tous les choix opérés par la DSDEN vont dans le sens d’une économie de moyens et de temps qui permet de scolariser plus vite, mais plus mal. On impose l’utilisation d’une application pour enregistrer les élèves, mais cette application ne garantit aucunement la protection des informations liées à leurs situations. Or, dans le contexte politique que nous connaissons, qui se caractérise par un durcissement sur les thématiques migratoires,  on peut comprendre que nos collègues dans les écoles et les établissements refusent d’entrer des données sensibles sur des élèves étrangers. On impose aux enseignants du premier degré un rôle de personnel ressource en les dépossédant de leur expertise pédagogique. On supprime les cellules d’accueil dans les collèges et on augmente la charge de travail des personnels administratifs. La liste des points abordés lors de l’audience n’est pas ici exhaustive, tant il est difficile de rendre compte de façon synthétique et précise de la situation dans laquelle se trouvent nos collègues.

C’est grâce à cette audience que l’Administration a consenti, à la demande des organisations syndicales représentatives, à étudier la question des conditions de travail des enseignant.es UPE2A en F3SCT, le jeudi 10 avril 2025. Une deuxième formation, proposée par la CGT Education 91, a donc permis de préparer cette instance le jeudi 3 avril. Pour lire le compte-rendu de la F3SCT et l’avis présenté par la FSU 91 et voté à l’unanimité, cliquez sur ce lien. Les risques psychosociaux auxquels sont exposés nos collègues et l’indifférence de l’employeur face à nos alertes nous poussent à maintenir la pression : une dernière F3SCT aura lieu à la fin du mois de juin, et sera sans aucun doute l’occasion de poursuivre le travail engagé. L’Administration a, en effet, deux mois pour répondre à l’avis soumis au vote, cette réponse sera précisément présentée aux représentants des personnels lors de la dernière instance de l’année.

La scolarisation des jeunes, dans un département sous tension qui connaît une saturation bâtimentaire, est devenue une urgence : elle doit être garantie, effective et accessible. Parallèlement aux formations, audiences et instances, la FSU 91 – avec la CGT Education 91 – a aussi développé un lien très fort avec l’association RESF 91 qui l’alerte régulièrement sur les situations de jeunes d’âge lycée arrivés récemment en France, soit avec leur famille, soit en tant que mineurs non accompagnés (MNA). De ce point de vue, les retours apportés par RESF sont catastrophiques et font état d’une scandaleuse inertie de la DSDEN, du Conseil Départemental et de la Préfecture. Toutes nos interpellations pour que ces jeunes soient scolarisés dans les plus brefs délais restent, à ce jour, sans réponse. Or la scolarisation est un des critères retenus par la Préfecture pour régulariser ces jeunes à leur majorité. A plusieurs reprises, la FSU et la CGT Education ont demandé une audience conjointe avec le Conseil Départemental (qui loge certaines familles et est en charge des MNA), avec la DSDEN (qui est censée scolariser) et avec la Préfecture (qui est censée régulariser). A ce jour, cette audience n’a toujours pas eu lieu et montre un refus catégorique de nous recevoir ensemble. Il y a pourtant urgence à faire cesser cette politique de méfiance et de contrôle qui condamne les jeunes à rester dans la rue, sans projet. Pour les jeunes scolarisés devenus majeurs, ne baissons pas non plus la garde. Les récentes OQTF décidées dans le cadre de la circulaire Retailleau sont particulièrement déloyales. Pour exemple, la situation du jeune Celestino scolarisé au lycée Pagnol d’Athis-Mons (cf. notre article). Pour toutes ces raisons, la FSU sera de toutes les mobilisations à venir aux côtés du collectif Exilés 91.