Ces dernières semaines les parents et les professeurs des collèges Albert Camus et Jean Lurçat ont organisé des journées « collège désert » pour dénoncer l’état déplorable des bâtiments dans lesquels les élèves travaillent et les professeurs enseignent. Ces journées, massivement suivies, sont l’expression d’un ras-le-bol général face à l’incurie de la politique départementale !

Ces deux collèges ont un bâti vieillissant et les investissements  n’ont pas été à la hauteur, de même que l’entretien n’a pas été régulier, tout cela dans un contexte de sureffectifs. Les deux collèges sont plus que saturés avec plus de 900 élèves. Aujourd’hui, le département peine à gérer les urgences et n’a plus les moyens de rénover ces deux établissements du fait de sa situation financière catastrophique ! Pourtant, la situation est plus que dégradée et proche de l’insupportable.

Pour le collège Jean Lurçat, ce sont les plafonds qui tombent, les fenêtres qui fuient, le réseau électrique qui est défaillant, les portes coupe-feu qui ne fonctionnent pas, un bâtiment qui est à reconstruire entièrement. La FSU, avec l’intersyndicale, a alerté l’Inspectrice Santé et Sécurité au Travail du Rectorat sur l’état très inquiétant de cet établissement et une demande officielle a été faite par la F3SCT du calendrier prévisionnel des travaux. A ce jour, ni la F3SCT ni la DSDEN n’ont un retour du Conseil Départemental sur le document demandé.

Au collègue Albert Camus, les conditions sont tout aussi lamentables : préfabriqués sans chauffage, humidité permanente dans les préfabriqués, rats omniprésents dans tout le collège, portes coupe-feu non opérationnelles malgré leur changement en juillet 2024, fenêtres non étanches dont une toute petite partie a été changée, toilettes en nombre très insuffisants ( 13 toilettes pour 950 élèves) avec des conséquences graves pour les élèves. Cette liste est malheureusement loin d’être exhaustive ! Les réponses du Conseil Départemental ne sont pas à la hauteur des enjeux et des problèmes. A titre d’exemple, lors de l’audience des représentants du collège Camus le jeudi 23 janvier, les responsables départementaux en charge des collèges et de l’éducatif n’ont pas hésité à affirmer qu’ils n’étaient pas au courant de la température dans les préfabriqués et ont feint de découvrir l’ampleur de la situation.  Ils ont aussi affirmé qu’un seul rat mort avait été trouvé dans une salle alors que les rats sont omniprésents dans tout le collège et depuis longtemps. De qui se moque-t-on ? Des réponses ponctuelles ont été données (réparation des toilettes, remise en état des préfabriqués, etc.) mais elles sont loin d’être satisfaisantes et elles doivent encore être effectives sur le terrain ce qui n’est pas gagné, vu le fonctionnement et les pratiques du département ! L’action du collège Camus a été relayée par les médias. Vous pouvez retrouver ici l’article du Parisien et le reportage de BFM.

Le conseil départemental doit impérativement avoir une politique de suivi et d’investissement qui ne défavorise pas les territoires déjà en grandes difficultés et il doit offrir à tous les élèves essonniens des conditions décentes d’apprentissage. Force est de constater qu’on en est très loin et qu’il est défaillant à assumer une de ses principales prérogatives, à savoir s’occuper des collèges.

La FSU 91, qui est engagée dans le collectif départemental AES (Alliance Ecologique et Sociale), a toute sa place dans ce combat et continuera d’accompagner les deux collèges de Ris-Orangis, en particulier lors du GT académique sur le bâti scolaire qui aura lieu au Rectorat le 11 février prochain. Elle restera vigilante à ce que les différents engagements avancés soient réalisés sur le terrain et n’aura de cesse d’intervenir en F3SCT pour que les acteurs de prévention puissent jouer pleinement leur rôle et pour que le Conseil Départemental soit contraint de respecter la dignité des personnels et des élèves accueillis dans ses locaux.