Depuis le 15 novembre 2021, plus de 70 salariés sans titre de séjour travaillant pour DPD au Coudray-Montceaux ou pour d’autres établissements de filiales de la Poste se sont mis en grève. Depuis le début ils font, courageusement, face au mépris de leurs employeurs,le groupe La Poste, donneur d’ordre et Derichebourg son sous-traitant, qui essaient de nier leur condition de travailleurs et ainsi leur légitimité.
Depuis deux mois et demi, ils tenaient un piquet devant le site du Coudray, jour et nuit, soutenus par des associations,des organisations syndicales, dont la FSU 91, et politiques réunies dans un comité de soutien. Ils pouvaient aussi compter sur la présence régulière d’habitant-es de l’Essonne, de travailleuses et de travailleurs de la région ému-es par tant d’injustice et venu-es exprimer par leur présence et leurs dons combien ils et elles se reconnaissaient dans leur lutte pour leurs droits.
La fatigue se faisait sentir mais un réseau de solidarité apportait quotidiennement la preuve qu’ils n’étaient pas seuls et quelques signes d’espoir venaient les conforter dans leur détermination. L’inspection de travail du 91, par ses interventions, avait réussi à initier des discussions entre les parties. La préfecture de son côté, suivait le dossier et avait déjà accepté de recevoir deux fois les grévistes. Le 11 janvier, l’entreprise sous-traitante Derichebourg était même déboutée de sa demande d’évacuation du piquet auprès du Tribunal Administratif de Versailles.
Hélas, la mairie du Coudray-Montceaux a fait connaître par affichage, le dimanche 30 janvier, la prise d’un arrêté demandant l’évacuation du piquet sous 48 heures. Cette décision inique a été motivée par leur situation qui «compromet l’intégrité physique des occupants (conditions d’hygiène et d’occupation indignes, températures hivernales … »nous dit l’arrêté. Madame Gros, la maire, oublie qu’elle était régulièrement informée de la situation par ses services de police et tout aussi régulièrement interpellée sur la situation indigne faites aux postiers sans-papiers privés d’eau et de toilettes sans s’en émouvoir. Le 24 janvier, une délégation, à laquelle participait un des médecins qui suit bénévolement les grévistes, en avait fait état, auprès d’un des ses adjoints, Monsieur Guerton. Alors qu’aucune des demandes exprimées n’avait reçue une réponse positive, cette décision d’intervenir dans le conflit ne peut être considérée que comme un soutien aux employeurs exploitant de manière honteuse les travailleurs sans papiers. Elle s’est traduite, comme nous le craignions, par une évacuation des grévistes par la gendarmerie le mercredi 2 février au matin.
Cet acte indigne et inique appelle une riposte. Bien sûr, celle des grévistes sans papiers qui ont décidé de continuer à se rassembler en journée devant les locaux de DPD les mardi 8 et jeudi 10 février sans oublier de manifester leur colère devant la mairie du Coudray le lundi 7. Mais aussi celle des organisations engagées depuis bientôt 3 mois à leurs côtés qui vont continuer à leur manifester leur indéfectible solidarité .
La FSU 91 appelle ses membres à prendre place à leurs côtés afin de renforcer leur détermination et de contribuer,avec les habitant-es solidaires de l’Essonne,à faire vivre la liberté, l’égalité et la fraternité pour tou-tes !