La FSU 91 et la CGT Education 91 ont engagé un travail commun sur la question des UPE2A depuis un an. En 2023-2024, les enseignant.es UPE2A du 2nd degré avaient été réunis en assemblée générale et cette réunion avait débouché sur un rassemblement et une audience, destinés à dénoncer d’une part l’indifférence de la DSDEN à l’égard d’un nombre croissant d’élèves étrangers non-affectés, d’autre part la souffrance et les conditions de travail dégradées des personnels. Les deux organisations syndicales avaient également porté la parole des collègues au moment des procédures d’orientation en fin d’année scolaire, en interpellant la Directrice Académique par un courrier qui dénonçait avec force les résultats d’Affelnet pour les jeunes lycéens sortant de dispositifs UPE2A.

Ce travail intersyndical continue et s’amplifie en 2024-2025. Un GT académique a eu lieu au Rectorat le 7 novembre 2024, où les revendications des collègues ont continué d’être portées par la FSU et la CGT devant une Administration peu lucide. Le 16 janvier dernier, une formation syndicale animée par la FSU 91 et la CGT Education 91 a été organisée et a accueilli une quarantaine d’enseignant.es UPE2A du 1er degré et du 2nd degré. On compte actuellement dans l’Essonne 116 ETP d’enseignant.es UPE2A. C’est donc presque la moitié des collègues du département qui ont participé à cette journée. Cette forte présence témoigne d’une souffrance dans le métier, mais aussi d’une vraie solidarité qui s’est exprimée tout au long du stage.

Cette journée de formation a été d’abord l’occasion de faire un état des lieux du fonctionnement et des dysfonctionnements des dispositifs dans l’Essonne. Les retours des collègues sont édifiants : manque de places dans les écoles et les établissements, transformation du poste 1er degré en simple personnel ressource, suppression des cellules d’accueil pour les élèves d’âge collège, lycées devenus des salles d’attente pour le monde du travail, relations dégradées avec le CASNAV, lourdeur du travail administratif sur une application largement contestée. Tous les voyants sont au rouge et montrent l’abandon par l’institution de l’ensemble des problématiques liées à la scolarisation des élèves nouvellement arrivés en France. Cet état des lieux a permis d’organiser, l’après-midi, des groupes de réflexion destinés à lister les revendications des collègues pour améliorer les conditions d’accueil de leurs élèves et leurs conditions de travail.

Dans ce contexte d’extrême-droitisation et de durcissement politique sur les thématiques migratoires, les UPE2A sont devenues une question brûlante qu’il faut impérativement investir syndicalement. La FSU 91 continuera d’être aux côtés des personnels en s’engageant dans un véritable rapport de force avec l’Administration pour porter leurs revendications et pour les défendre. Avec la CGT Education 91, elle organisera une deuxième journée de formation, en avril, pour poursuivre le travail amorcé le 16 janvier et aboutir à des avancées avant la rentrée scolaire 2025. Dans ces conditions, les deux organisations syndicales renforcent leurs liens, au niveau départemental, avec le Réseau Education Sans Frontières (RESF) pour garantir à tous les élèves leur droit à l’éducation.