Un mois s’est écoulé depuis que nous vous apprenions l’évacuation du piquet des postiers sans-papiers de DPD.
Un mois au cours duquel, ces camarades et leurs soutiens dont nous sommes, n’ont pas chômé. A raison de deux ou trois piquets devant le site, tenus de 10h à 18 heures ,et de deux à trois manifestations, les semaines sont bien occupées. Si elles n’ont pas permis de les régulariser, ces actions ont réussi à améliorer les conditions de travail des intérimaires présents sur le site dont certains sont aussi sans-papiers. En effet, suite au passage de l’inspection du travail à DPD, le temps de pause est passé de 30 minutes à 1 heure, le chargement et déchargement n’est plus fait par une seule personne et les gros colis ne sont plus destinés exclusivement aux travailleurs immigrés. Enfin, Derichebourg propose des CDD de 6 mois à la place de missions d’intérim. Cette amélioration ne change rien à l’absence de revenus dont souffrent ces travailleurs en grève depuis de longs mois et qui a des conséquences sur leurs familles restées au pays. En effet, ces dernières sont privées de ressources à l’image de O., un camarade sénégalais arrivé il y 5 ans qui a laissé sa femme et ses 3 enfants ou de K., un camarade malien, qui ne peut plus subvenir aux besoins de sa femme et de son enfant de 3 ans.
Quatre mois de lutte déterminée dont l’un des derniers épisodes était la manifestation à Evry du lundi 28 février. Cette dernière s’est conclue à la préfecture où une délégation a été reçue. Comme l’ont exprimé les délégués, le ton courtois n’enlève rien au …foutage de gueule. Comment qualifier autrement l’attitude du préfet, en la personne de son directeur de cabinet, qui n’évoque que les 8 dossiers transmis par Derichebourg quand une vingtaine avait été évoqués à la précédente audience et que 83 dossiers ont été déposés ? On peut aussi considérer qu’en l’occurrence la préfecture, et donc l’Etat, se défausse de ses responsabilités légales sur une société privée, Derichebourg, qui fait ses choix alors que la Dreets (ex DIRECCTE ou inspection du travail) a constaté l’emploi de bien plus de 8 postiers sans-papiers.
Quoiqu’il en soit cette attitude en dit long sur la partialité de l’Etat, garant de l’intérêt général et du respect des textes, tout comme sur le respect des droits humains et sociaux dont sont régulièrement privé.e.s les migrant.e.s.Un traitement d’autant plus inique et paradoxal au moment où l’accueil des régugié.e.s d’ Ukraine, dont nous nous réjouissons, se met en place sous d’autres hospices.
Plus que jamais, ces travailleurs ont besoin de notre soutien qu’il s’exprime financièrement, pour assurer le repas qu’ils prennent les jours de piquet ou acheter les cartes de transport par exemple, ou en les rejoignant lors des prochaines initiatives :
Le jeudi 10 mars lors du meeting à la salle Henaff de la Bourse du Travail de Paris (l’annexe, 29 Boulevard du Temple 75003 Paris) de 19h00 à 22h00 ;
Le jeudi 17 mars lors de la manifestation interprofessionnelle et intersyndicale à Paris ;
Le samedi 19 mars lors de la manifestation nationale contre le racisme et les violences d’État.