« Rendez nous nos RDV ! »
C’est ce que nous étions plusieurs centaines à scander mercredi 10 novembre de 14h à 17h devant la préfecture d’Evry. En cause, la dématérialisation qui empêche les étranger-es d’accéder à la régularisation et donc de travailler, d’étudier et de poursuivre normalement leur vie. Comble du paradoxe, ils et elles en viennent à regretter les longues queues commencées à l’aube qui permettaient parfois d’accéder au guichet…
Les associations mobilisées au sein du collectif « Bouge ta préf » ont réussi à faire condamner à de nombreuses reprises les préfectures d’Île-de-France qui ont également fait l’objet d’alertes déposées par la Défenseure des droits. L’Assemblée Nationale est même allée jusqu’à chiffrer le coût des contentieux en 2021 à 4,5 millions d’euros.
Rien n’y fait et c’est donc un appel à interpeller les préfectures dans la rue, lancé par le collectif « Exilé.es du 91 » auquel participe la FSU 91, qui nous a permis de dénoncer collectivement le sort inique fait à ces familles, à ces hommes et à ces femmes et de contribuer ainsi à rompre leur isolement. C’est ce dont ont témoigné des travailleuses et des travailleurs, toujours « premier.es de corvée » mais qui sont condamné-es à s’engager dans des mouvements de grève et d’occupation de leurs lieux de travail, auxquels on assiste depuis plusieurs semaines, pour tenter de débloquer leur situation. Un jeune étudiant de la fac d’Evry a exprimé son angoisse à se retrouver en situation irrégulière mais aussi sa détermination à « se battre comme un lion » plutôt que d’accepter de subir et de se taire. Ce vécu ne peut que faire écho aux drames que nous côtoyons avec certains de nos élèves.
Il n’est pas sûr que la réponse apportée à la délégation par la préfecture de l’Essonne les rassure complètement. En effet cette dernière s’est engagée à cesser les RDV par internet à partir du 15 novembre pour ne prendre que des dépôts de dossiers, toujours par internet, avec remise d’attestations pour pouvoir circuler.
Les syndiqué.es de la FSU 91 resteront donc vigilant.es et engagé.es à leurs côtés.