Cette rentrée est catastrophique pour un bon nombre d’élèves de l’Essonne qui se trouvent, comme l’an dernier, sans affectation en fin de troisième. Cette aberration qui aurait pu être résolue avec davantage d’ouvertures de classes ne trouve pas d’issue satisfaisante. On parle, en septembre, de centaines d’élèves qui n’ont pas de place en lycée. La FSU 91 vient d’apprendre comment la DSDEN répond scandaleusement à ce manque de place.
La situation est connue et a été rapportée par de nombreux médias, notamment Le Monde, Le Parisien ou le Café Pédagogique : en France et en particulier dans le 91, des élèves se trouvent sans affectation au mois de septembre. Le département connaît en effet une hausse des effectifs qui n’est pas compensée par des moyens suffisants, et ce depuis des années. Le problème est particulièrement criant en 1ère STMG et dans les 2nd Pro tertiaires.
Malgré les demandes répétées de la FSU, la DSDEN reste extrêmement opaque sur le nombre exact d’élèves concernés. Et malgré les alertes récurrentes dans l’ensemble des instances concernées, elle ne semble pas vraiment avoir pris la mesure du problème et propose des solutions absolument ubuesques.
Ainsi, en septembre de l’année dernière et de cette année, elle a augmenté artificiellement l’effectif maximal de certaines filières. La taille limite des classes de 2nd Pro GA a par exemple été augmentée de 2 élèves. Outre la violence d’une telle procédure, on ne peut que déplorer son inefficacité : des élèves se retrouvent scolarisés en cours d’année, très loin de leur domicile et cela dans des conditions dégradées d’enseignement.
Mais, cette année, un cap a été franchi ! La FSU 91 vient d’en avoir la confirmation : le service public utilise maintenant le privé pour combler ses défaillances.
Ainsi, des élèves non affecté.es du collège Louise Michel à Corbeil Essonnes se sont vus proposer une place en MRC (Métiers de la Relation Client) dans le lycée privé Saint Léon. Ils ne sont pas les seuls. La DSDEN a dû admettre qu’elle avait utilisé des places vacantes du privé pour y mettre des élèves non affecté.es. C’est le ministère qui assure le financement de leur scolarité ! S’il est affirmé que leur nombre reste mesuré, le chiffre exact ne nous est pas connu.
Nous savions déjà que l’Etat, la Région Île de France et le Conseil départemental de l’Essonne finançaient plus favorablement le privé que le public. Maintenant, on a recours à ses services. Quelle tristesse et quelle honte !