La fin d’année scolaire est toujours marquée par une instance dédiée aux dotations des moyens en assistance éducative dans les collèges et les lycées de l’Essonne. Cette instance entérine le nombre d’ETP alloués à chaque établissement pour l’année scolaire suivante et permet aux chefs d’établissement de commencer le recrutement de nos collègues AED. Cette année, l’instance a été repoussée. Initialement prévues le 4 juin (pour le GT) et le 6 juin (pour le CSA), les réunions se tiennent dans l’Essonne le 20 juin et le 27 juin. Retrouvez dans cet article le compte-rendu du groupe de travail au cours duquel la DSDEN 91 a justifié les choix politiques opérés pour doter les établissements.

Rappelez-vous : Le mardi 4 juin dernier, devait avoir lieu le groupe de travail sur les moyens en assistance éducative alloués aux établissements de l’Essonne pour l’année scolaire 2024-2025. Les organisations syndicales représentatives avaient refusé de travailler sur les documents présentés par la DSDEN, parce qu’un vote unanime au niveau académique avait rejeté l’enveloppe donnée à l’Essonne.

Les moyens en assistance éducative sont présentés dans les différentes instances :

  • d’abord au niveau ministériel pour doter les académies,
  • ensuite au niveau académique pour doter les départements,
  • enfin au niveau départemental pour doter les établissements.

Au niveau départemental, l’instance ne peut avoir lieu tant que l’instance académique ne s’est pas prononcée. Le groupe de travail a donc eu lieu le jeudi 20 juin, après un rassemblement devant la DSDEN et une audience le 6 juin. N’hésitez pas à relire notre compte-rendu de cette audience, sur notre site, en cliquant sur le lien suivant : https://fsu91.fsu.fr/audience-a-la-prefecture-jeudi-6-juin-consultez-notre-compte-rendu/

Les documents présentés par la DSDEN le jeudi 20 juin n’ont pas changé : les moyens alloués à l’Essonne sont terriblement insuffisants au regard de la spécificité de notre département. Le séisme provoqué par les résultats des élections européennes du 9 juin, par la dissolution de l’Assemblée Nationale et par les prochaines élections législatives, doit obliger notre employeur à plus de vigilance à l’égard d’un département contrasté et fragile où pèsent fortement la menace du RN et les discours sécuritaires. Notre territoire, marqué par les rixes, n’a pas seulement besoin d’interventions policières et judiciaires, il a besoin aussi et surtout de davantage de moyens et d’une réelle politique de prévention et d’égalité. Plus que jamais, nous devons faire barrage à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite qui représente un danger immense pour l’école émancipatrice et la justice sociale que nous défendons. Tel est le sens de toutes les interventions de la FSU lors de ce groupe de travail.

Cette réunion est le signe d’un dialogue social de sourds. L’audience qui a eu lieu le 6 juin avec la Préfecture devait donner lieu, selon la FSU, à un retour de nos autorités qui organisent les services publics et en garantissent la qualité. Les organisations syndicales présentes à cette audience, avec les parents d’élèves, y avaient porté des revendications claires et fermes et avaient exigé que l’enveloppe des moyens de l’Essonne soit augmentée par le Ministère à la hauteur des besoins grandissants. La démographie scolaire en hausse et la dégradation profonde des climats scolaires doivent entraîner des moyens supplémentaires. Aux demandes formulées lors de cette audience, personne ne répond : ni le Ministère, ni la Préfecture qui aurait pu s’en faire le relais, ni la DSDEN qui maintient sans vergogne le GT du 20 juin, sans qu’aucun nouveau document ne nous soit envoyé.

La DSDEN procède donc, comme prévu, à des redéploiements pour pouvoir fonctionner à moyens constants. Les seuls ETP supplémentaires attribués au département s’expliquent par l’ouverture d’un nouveau collège à Massy, en septembre 2024. Pour justifier ces redéploiements, la DSDEN s’appuie sur une dotation théorique (qu’elle appelle « barème académique ») et affecte des moyens provisoires supplémentaires en fonction de l’écart au barème : un collège ou un lycée qui voit sa dotation inférieure au barème académique peut donc se voir attribuer un demi ETP supplémentaire pour la rentrée prochaine, pour compenser cet écart. Mais attention, ce moyen supplémentaire vient d’un autre établissement qu’on dépouille sous prétexte qu’il verrait son écart au barème baisser. La FSU dénonce fermement ce principe de redéploiement pour deux raisons : d’abord parce que tous les établissements de l’Essonne ont besoin de moyens supplémentaires en assistance éducative ; ensuite parce que les critères qui permettent de déterminer ce barème sont insuffisants pour définir la réalité du terrain.

Le groupe de travail a par ailleurs mis en lumière un scandale honteux, emblématique de la politique éducative à l’œuvre depuis de nombreuses années, qui fait fi de l’égalité des chances et de l’égalité territoriale. Le LIPPS, lycée international particulièrement favorisé qui a ouvert ses portes sur le Plateau de Saclay il y a maintenant trois ans, n’a jamais vu ses moyens en assistance éducative financés. Depuis trois ans, aucun moyen supplémentaire n’a été donné à l’Essonne pour ouvrir des postes d’AED dans ce nouvel établissement, qui se trouve doté grâce à des reprises de moyens sur les autres lycées du département. Son barème ne prend pas non plus en compte son internat qui nécessite pourtant des moyens conséquents en assistance éducative. L’Education Nationale rogne donc sur les moyens déjà existants pour financer un lycée d’élite, en prenant par exemple au lycée Doisneau de Corbeil-Essonnes un ETP : à quand une véritable justice sociale ?

Dans ces conditions, vos représentants FSU sont intervenus sur toutes les situations problématiques, où la DSDEN choisissait de retirer des moyens, et sur toutes les situations que vous nous aviez signalées. Pour connaître précisément votre dotation et les réponses apportées par la DSDEN, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse fsu91@fsu.fr. Aucune des situations n’ayant été améliorée lors du CSA du jeudi 27 juin, l’ensemble des organisations syndicales présentes a voté contre la répartition des moyens décidée par la DSDEN. Vous trouverez ci-dessous notre déclaration préalable :