Le SNES et la FSU 91 ont constaté, avec beaucoup de désarroi et d’inquiétude, que cette rentrée dans le second degré est problématique à bien des égards. Plusieurs de nos interventions sont restées sans réponse ou n’ont pas fait l’objet d’un retour efficace, rapide et satisfaisant de la part de la Direction Académique. Le renouvellement récent et très important des personnels entourant la Directrice Académique a modifié considérablement les modalités du dialogue social : depuis avril dernier, nous comptons en effet une nouvelle Conseillère Technique Etablissements Vie Scolaire (CT EVS), un nouveau Secrétaire Général et deux nouveaux Dasen adjoints. Nous avions fait la demande, au troisième trimestre de l’année dernière, d’une audience qui devait réunir l’ensemble de ces personnels avec lesquels nous devons communiquer sur les situations les plus préoccupantes. Cette audience n’a pu avoir lieu dans les conditions que nous avions formulées et force est de constater que le dialogue social ne s’est pas, depuis cette date, amélioré. C’est pourquoi, le SNES et la FSU 91 ont demandé à être reçus, avant les congés scolaires d’automne, pour faire le point sur cette rentrée chaotique et décider de modalités de communication réellement fluides et réellement bénéfiques pour le bon fonctionnement du service public d’éducation. Vous trouverez dans cet article un compte-rendu de cette audience.

Etaient présent.es à cette audience :

  • Pour l’Administration : Pascale COQ, Directrice Académique – Sylvain DEMONT, Secrétaire Général – Rachel MEYNENT, Dasen adjointe en charge des bassins d’Evry et de Montgeron – Grégory MACIAZEK, Dasen adjoint en charge des bassins de Savigny et Centre Essonne – Véronique GASTÉ, Dasen adjointe en charge des bassins de Massy et Sud Essonne.
  • Pour le SNES et la FSU 91 : Patrice ALLIO, Sophie LAMBERT et Sylvain MESTDAGH, co-secrétaires départementaux du SNES-FSU 91 – Yelena SUSIC, secrétaire départementale de la FSU 91.

 

Vous trouverez ci-dessous les différents points abordés lors de cette audience.


Communication

Nous avons présenté avec la plus grande fermeté et la plus grande précision les difficultés de communication que nous rencontrions à différents niveaux depuis la rentrée. En effet, sur plusieurs situations préoccupantes sur lesquelles nous avons interpellé la Direction académique, nous obtenons régulièrement des réponses convenues qui ne sont pas de nature à rassurer les collègues dans les établissements, et notamment quand ils sont en conflit ou quand il existe des tensions avec leur chef d’établissement. Parfois, nous n’obtenons même pas de réponse. Il n’est pas rare par ailleurs que les propos tenus, en instance ou en audience, par certains personnels de l’équipe de la Direction Académique soient vécus comme méprisants ou autoritaires. Ces modalités de communication doivent impérativement cesser et l’engagement a été pris par la Direction Académique de faire preuve d’une plus grande vigilance à nos mails, à nos coups de téléphone et à nos interventions de tous ordres. Quelle que soit leur appréciation personnelle des situations que nous leur présentons, toutes et tous doivent les considérer avec la même attention, toutes et tous doivent nous répondre sur les actions mises en œuvre pour les améliorer, toutes et tous doivent nous considérer comme de véritables intermédiaires. Le SNES et la FSU veilleront à ce que cet engagement soit effectivement respecté.


Elèves non affectés

Depuis des années, la Direction Académique ne parvient pas à affecter l’ensemble des lycéen.nes demandant une scolarisation dans l’Essonne. Pour rappel, vous pouvez consulter l’article que nous avions rédigé l’an dernier au mois de novembre, et qui faisait état des solutions employées pour pallier à cette situation scandaleuse. Depuis septembre 2025, le SNES et la FSU demandent comme chaque année à connaître les chiffres. Le CDEN qui a eu lieu le mardi 9 septembre avait déjà permis d’obtenir un premier état des lieux assez inquiétant, l’audience du jeudi 16 octobre a permis quant à elle d’acter une certaine évolution.

Cette année pouvait laisser entrevoir une difficulté supplémentaire par rapport aux années précédentes : en effet, les prévisions annonçaient 900 élèves de plus en classe de 2nde. La Direction Académique a affirmé avoir anticipé davantage en créant à l’initiale, dès janvier, 24 divisions supplémentaires dans les structures, elle a par ailleurs reconduit l’ensemble des structures provisoires. A cette date (jeudi 16 octobre), il nous a donc été assuré que plus aucun élève n’était en attente de place en 2nde GT. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour la filière STMG (encore 2 élèves sont sans affectation) et pour la 2nde Professionnelle (environ 50 élèves sont encore sans affectation). Le problème reste par ailleurs entier concernant les doublant.es de Terminale, du fait de blocages encore existants en raison des combinaisons de spécialités et en raison d’une saturation en Terminale STMG.

Si le SNES et la FSU 91 peuvent se satisfaire d’une telle évolution, certaines inquiétudes persistent et pousseront à davantage de vigilance au moment des instances de préparation de rentrée. Il n’est pas admissible que les tensions qui existent dans la filière STMG et sur la voie professionnelle soient seulement anticipées avec le financement de structures provisoires ! Depuis de nombreuses années, des divisions supplémentaires en 1ère STMG sont créées tardivement, après le vote des DGH, toujours dans les mêmes établissements : ces créations tardives mais attendues pèsent sur les équipes parce qu’elles ne donnent jamais lieu à la création de postes. Le SNES et la FSU 91 ont rappelé que le provisoire qui perdure aussi longtemps doit devenir du définitif. A cette intervention, la Direction Académique a répondu qu’un grand chantier de révision de la carte des formations de la voie technologique était en cours, pensé pour désengorger la filière STMG choisie souvent par défaut par des élèves souhaitant avant tout rester dans leur établissement. Concernant la voie professionnelle, le SNES et la FSU 91 dénoncent, depuis leur apparition il y a quelques années, l’existence des 2ndes Avenir qui, en plus de peser en heures supplémentaires sur les équipes, entraînent une ségrégation des élèves les plus fragiles, proposent une voie professionnelle au rabais et manipulent les élèves en les contraignant à des choix d’orientation subie. Nous demandons la création de divisions supplémentaires dans les filières les plus saturées !


Ecole inclusive

La rentrée a mis en lumière plusieurs situations problématiques dans des collèges et des lycées sur des dispositifs ULIS où le poste de coordo n’était pas pourvu, soit parce que le poste est resté vacant depuis l’ouverture, soit parce que le poste s’est trouvé découvert après une mobilité du personnel nommé jusqu’à maintenant, soit parce que le dispositif vient d’ouvrir dans des conditions donc très difficiles. Le SNES et la FSU 91 ont dénoncé avec la plus grande fermeté ces situations qui révèlent des difficultés majeures pour faire vivre l’école inclusive, alors que les besoins sont partout immenses et grandissants. Force est de constater que notre institution a du mal à mobiliser les collègues sur ces questions. Le dialogue sur ce point a été l’occasion pour nous de rappeler combien la formation au CAPPEI était maltraitante pour bon nombre d’enseignant.es qui témoignent de conditions de travail dégradées et d’une trop grande exigence à leur égard pendant la formation et au moment de la passation de la certification. A notre connaissance, pour le moment, un seul établissement où le poste de coordo ULIS reste vacant a demandé une audience. Nous invitons tous les établissements concernés par cette difficulté à demander à leur tour une audience et à nous contacter à l’adresse fsu91@fsu.fr pour que nous organisions un accompagnement.

La situation de l’école inclusive est tout aussi préoccupante concernant les postes d’AESH. Dans tous les PIAL, on nous fait remonter un manque criant de personnels, qui entraîne un accueil des élèves sur un mode fortement dégradé. L’Education Nationale ne peut se satisfaire d’une telle rentrée ! Sur ce point, la DSDEN répond que son objectif est de saturer le budget d’emploi en embauchant au maximum, et que cet objectif devrait être atteint en décembre. Seulement voilà, dans cette équation, il manque une donnée très importante et dont personne ne semble vouloir tenir compte : les notifications d’accompagnement des élèves sont bien supérieures au budget qui est alloué ; jamais les AESH employées ne pourront couvrir tous les besoins notifiés par la MDPH. La Direction Académique ne semble pas s’offusquer de ce constat, qu’elle ne nie pas, et préfère affirmer qu’en Essonne, il y a beaucoup trop de notifications d’AESH individualisées et qu’il faut peut-être réfléchir davantage à construire l’autonomie des élèves en mutualisant les moyens d’accompagnement. Une aberration, qui ne mérite même pas qu’on s’y attarde tant elle est le signe d’un éloignement du terrain et d’un déni de réalité !

Toujours concernant les AESH, le SNES et la FSU 91 ont enfin dénoncé les maltraitances administratives qui leur sont faites quand elles sont en accident de travail ou en congé maladie, du fait de la non-subrogation à l’employeur. Quand l’AESH est en arrêt, elle touche de la CPAM ou de la MGEN (selon l’organisme où l’AESH est affiliée) des indemnités journalières communément appelées IJSS. Ces IJSS font obligatoirement l’objet d’une récupération par l’Administration, parce qu’elles viennent en déduction du traitement déjà versé par l’employeur. Autrement dit, l’AESH en arrêt doit, dans un autre temps, rembourser le montant des IJJS à l’employeur qui a continué de lui verser un plein salaire. C’est ce principe de récupération qu’on appelle la non-subrogation. Quand il y a subrogation (c’est le cas pour les personnels titulaires), c’est la CPAM ou la MGEN qui verse directement à l’employeur le montant des IJJS. Cette non-subrogation a donné lieu, depuis des années, à des situations dramatiques d’endettement. Quand les AESH perçoivent les IJSS, aucune information claire n’est donnée aux collègues pour les prévenir que cette somme devra être rendue. Une fois l’argent dépensé, difficile de le rembourser, surtout quand les délais de reprise sont longs et impossibles à anticiper. Ces difficultés risquent de s’amplifier depuis que les DSDEN sont devenues les seuls employeurs des AESH (les EPLE mutualisateurs pouvaient, en effet, jusqu’à maintenant mettre en place une subrogation). Ces difficultés risquent aussi de s’amplifier depuis que l’on sait que l’annonce de la subrogation à partir de juillet 2025 est en fait repoussée à janvier 2027. Une catastrophe pour bon nombre de personnels déjà dans la précarité du fait des temps partiels qu’on leur impose ! Quand on sait par ailleurs que l’ensemble des agents de la Fonction Publique voit sa rémunération réduite à 90% en cas d’arrêt maladie dans le cadre de la loi de finances 2025, on ne peut que s’indigner des conditions qui pèsent sur les personnels AESH qui perçoivent déjà des salaires indignes. Le SNES et la FSU 91 ont solennellement prévenu l’Administration qu’à chaque situation difficile qui leur était signalée, ils demanderaient une audience et accompagneraient le ou la collègue concerné.e pour qu’une explication claire et un échéancier précis leur soient fournis.


Situations particulières

L’audience s’est achevée sur un échange autour de certaines situations particulières de personnels ou d’établissements. Pour toutes ces situations, le SNES et la FSU 91 ont pris ou vont prendre attache avec les collègues concernés. En cas de difficultés persistantes, n’hésitez pas à nous contacter par mail aux adresses suivantes snes91@versailles.snes.edu (pour les situations d’enseignant.es et d’établissements) et fsu91@fsu.fr (pour les questions relatives à l’école inclusive ou à la santé au travail).