La FSU est pleinement engagée dans les combats écologiques, et notamment à travers le travail qu’elle mène au sein du collectif de l’Alliance Ecologique et Sociale. Parallèlement, dans chacun de ses syndicats, elle poursuit la réflexion et la lutte. Vous trouverez, dans cet article, une contribution du SNE-FSU, Syndicat National de l’Environnement.
Des canicules meurtrières qui confirment l’urgence climatique
L’été 2025 s’achève sur un constat alarmant : la crise climatique n’est plus une menace lointaine, mais une réalité meurtrière.
Selon une étude menée par l’Imperial College London et la London School of Hygiene & Tropical Medicine, plus de 15 000 décès survenus cet été dans les principales villes européennes seraient directement liés au changement climatique.
Les chercheurs estiment que 68 % des 24 400 morts attribuées à la chaleur découlent du réchauffement global, qui a augmenté les températures moyennes de plus de 2 °C dans certaines régions.
Rome, Athènes, Paris : aucune grande ville n’a été épargnée.
« Il suffit que les canicules soient plus chaudes de 2 à 4 °C pour que des milliers de personnes passent de vie à trépas », prévient Garyfallos Konstantinoudis, co-auteur de l’étude.
Les scientifiques rappellent que les chaleurs extrêmes aggravent les troubles cardiovasculaires, la déshydratation ou encore les troubles du sommeil, touchant en priorité les personnes âgées et les plus fragiles.
Ces données confirment une tendance inquiétante : l’été européen devient chaque année plus meurtrier, tandis que les politiques climatiques nationales peinent à se hisser à la hauteur des enjeux.
Démantèlement du service public de l’environnement : un contresens politique
Paradoxalement, c’est à ce moment critique que le gouvernement français envisage de démanteler une partie du service public de l’environnement.
Les parcs nationaux, le Conservatoire du littoral, les Agences de l’eau et l’Ademe – tous acteurs essentiels de la protection des écosystèmes – sont dans le viseur du Gouvernement.
Un rapport sénatorial, soutenu par le groupe Les Républicains, recommande leur fusion, intégration ou suppression, sous prétexte d’économies budgétaires.
Une orientation jugée anachronique et dangereuse par les agents et les syndicats, alors que ces opérateurs publics sont les principaux leviers d’adaptation au changement climatique et de préservation de la biodiversité.
« Aujourd’hui, la priorité n’est pas de supprimer des établissements de premier plan, mais de renforcer leurs moyens », rappellent les personnels mobilisés.
Le président Emmanuel Macron, qui aime se présenter à l’international comme un « champion de la planète », reste silencieux face à ce démantèlement annoncé.
Pour les syndicats, ce mutisme est une forme de reniement : celui du travail accompli depuis des décennies par les agents publics de l’environnement, mais aussi des engagements climatiques de la France.
Fonction publique attaquée, agents mobilisés
Le projet de budget 2026 confirme cette logique d’austérité : 3 000 postes supprimés, gel des rémunérations, non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
Une politique qui frappe de plein fouet les services publics déjà fragilisés, en particulier ceux du pôle Écologie.
Les syndicats dénoncent une stratégie qui affaiblit la puissance publique au moment où elle devrait être renforcée.
« Les opérateurs publics sont injustement accusés d’inefficacité, alors qu’ils sont les bras armés de la politique environnementale sur les territoires », soulignent plusieurs organisations.
Partout en France, les personnels des parcs nationaux, du Conservatoire du littoral ou des Agences de l’eau se mobilisent et appellent les citoyens à les soutenir.
Une pétition intitulée “Sauvegardons les Parcs nationaux et leur biodiversité exceptionnelle” circule actuellement pour alerter sur la disparition programmée de ces établissements essentiels.
L’avenir en question
Alors que les canicules s’intensifient, que la biodiversité s’effondre et que les inégalités sociales se creusent, la France semble s’engager dans une voie paradoxale : moins d’État, moins d’écologie, moins de solidarité.
Pour les syndicats et les agents mobilisés, il s’agit d’un choix politique à contre-courant de l’urgence climatique.
La défense du climat et celle du service public apparaissent désormais indissociables.
Car, comme le rappellent les agents mobilisés :
« Sans service public de l’environnement, il n’y a pas de transition écologique possible. »
Lien vers la pétition:
ESSONNE