Le traditionnel CDEN sur les budgets des collèges devait se tenir lundi 22 septembre. Découvrez dans cet article pourquoi il n’a pas eu lieu et dans quelles conditions s’est tenue l’instance de repli. La FSU 91 appelle à construire une mobilisation contre la politique du Conseil Départemental !

Les élu·es de la majorité départementale se fichent des collèges et du dialogue social ! Le premier CDEN, prévu le lundi 22 septembre 2025 à 18h, n’a pas pu se tenir faute de quorum. Sur 20 noms, deux élu·es seulement étaient présent·es (un de la majorité et une de l’opposition). Il s’agit pourtant d’une instance de dialogue importante notamment pour le premier de l’année scolaire consacré au vote du budget alloué aux collèges. Force est de constater que, sur un sujet aussi sensible que les dotations de fonctionnement des collèges de l’Essonne, les élu.es du Conseil Départemental ne veulent pas discuter avec les organisations syndicales représentatives des personnels ni avec les fédérations de parents d’élèves. Ces élu.es ne veulent sans doute pas à avoir à assumer leur bilan et sont probablement trop occupé·es à penser aux municipales.

Quand le quorum n’est pas atteint, la réglementation impose que l’instance de repli se tienne sur une autre date que le Conseil Départemental avait lui-même programmée le vendredi 26 septembre 2025 à 17h. Seulement voilà, une collision d’agenda a imposé à M. Bérenger, vice-président du département en charge des collèges, de quitter l’instance à 17h30. Le CDEN de repli n’aura donc duré que 30 minutes. Aucun dialogue n’a pu être possible. De quoi s’interroger sur les réelles motivations du Conseil Départemental… La politique d’austérité ne changeant pas, était-il tenable pour le vice-président et les élu.es de s’inscrire dans un tel dialogue ?

Nos analyses sur les principes d’allocation des dotations aux collèges restent en effet malheureusement les mêmes. Malgré l’absence de document (les dotations attribuées à chaque collège n’ont une fois de plus pas été transmises), nous sommes en mesure de vous présenter les grandes lignes de la politique générale du Département. Celui-ci continue de fragiliser des financements pour la culture, d’externaliser l’entretien des collèges, de regrouper des cuisines en les éloignant des usager·es, de mutualiser les agent·es en charge des réparations des établissements… Tout cela concourt à la dégradation des collèges.

Cette année, les difficultés financières sont toujours aussi importantes et le CD 91 maintient la baisse de la dotation globale de 5% en arguant une nouvelle fois qu’il faut faire des économies et que l’Education a décidément un coût beaucoup trop important ! Une honte ! Cette baisse est d’autant plus inadmissible que nous savons que les effectifs des collégiens ont encore augmenté en cette rentrée 2025. Le CD maintient la baisse intolérable de la part élève (59 euros contre 61 euros auparavant). Par ailleurs, le scandale de la baisse de dotation pour les établissements classés en REP+ perdure, ils n’ont toujours pas récupéré les 11 euros par élève perdus il y a trois ans, malgré les demandes répétées de la FSU. Depuis 2023, tous les élèves scolarisés dans un établissement avec un IPS inférieur à 93 reçoivent seulement 12 euros. Le constat est donc sans appel : le CD 91 ne s’inscrit aucunement dans un véritable service public d’éducation, puisqu’il ne finance pas l’accueil des publics les plus fragiles.

Le CD 91 continue par ailleurs d’appliquer sa détestable politique d’écrêtement. Les règles ne changent pas : lorsque le Fonds de Roulement (FDR) au 31 décembre 2024 est supérieur à 45 jours de la dépense budgétaire 2024 des services généraux inscrite au dernier compte financier, la DGF 2026 est minorée du montant de la différence entre ces deux montants. Cette minoration est limitée à 50% du montant calculé de la DGF. Par ailleurs, la DGF ne peut être inférieure à 30 000 euros. Le total de l’écrêtement sur la DGF 2026 s’élève à 1 057 k€ ! Le CD devrait chercher à comprendre pourquoi les crédits ne sont pas davantage utilisés par un dialogue approfondi avec les établissements plutôt que d’appliquer un mécanisme d’écrêtement de plus en plus brutal. La FSU invite les personnels à rester très vigilants sur cette question du niveau de FDR qui peut entraîner de forts écrêtements et reste à la disposition des collèges pour les accompagner au moment des CA sur le budget !

La FSU 91, avec l’ensemble des organisations syndicales et les parents d’élèves, a bien évidemment voté contre la dotation globale de fonctionnement des collèges. Elle appelle également à voter des motions dénonçant l’attitude du département dans les Conseils d’administration des collèges. Elle invite tous les personnels d’éducation des collèges à s’inscrire et participer, le 20 novembre prochain, au stage du SNES-FSU 91 sur le budget.

Cet article sera réactualisé la semaine prochaine : un communiqué intersyndical et un modèle de motion sont en cours de rédaction.