La Fête de l’Humanité, qui s’organise depuis 2022 sur le site de l’ancienne base aérienne 217 au Plessis-Pâté dans l’Essonne, s’est tenue cette année du vendredi 12 au dimanche 14 septembre 2025. Le stand FSU s’est fait remarquer avenue Bobby Sands, tout au long du week-end, avec, comme chaque année, des animations artistiques et politiques, destinées à rassembler les militant.es et les visiteur.ses, les jeunes et les moins jeunes, autour de produits pour se restaurer et d’objectifs communs partagés. Tantôt lieu de débats riches et variés, tantôt lieu de rencontres réjouissantes et musicales, ce stand a donné une véritable visibilité aux actions et à l’engagement sans relâche de notre fédération. Cette 90ème édition de la Fête aura eu lieu dans un contexte inédit, entre un 10 septembre particulièrement combatif et la mobilisation intersyndicale très réussie contre le budget du 18 septembre. La FSU y a porté haut ses couleurs et occupé le terrain politique et syndical. Féminisme, sécurité sociale, bâti scolaire, ambition pour la jeunesse, défense des personnels AESH, solidarité avec la Palestine : le programme a été dense et à la hauteur de cette rentrée sociale tumultueuse. Chaque débat a mis en lumière notre combat contre l’austérité et l’extrême-droite. Tou.tes les militant.es impliqué.es y ont incarné avec entrain les principes de notre syndicalisme de lutte et de transformation sociale, aux côtés de représentant.es des associations et collectifs avec lesquels nous travaillons au quotidien (Osez le féminisme, Nos Services Publics, Alliance Écologique et Sociale). Gageons que l’édition prochaine, quelques mois avant les élections professionnelles de décembre 2026, sera aussi flamboyante et énergique. C’est dans de tels événements que nous puisons les ressources nécessaires à la construction d’un rapport de force puissant pour faire barrage à l’injustice et pour protéger nos services publics.

En attendant, à plus brève échéance, il y a urgence. Aujourd’hui, l’hypothèse d’une élection, qu’elle soit présidentielle ou législative, est de plus en plus concrète et la victoire de l’extrême-droite, quel que soit son avatar, de l’ordre du possible. Dans ce moment de chaos politique, dans ce moment de tension sociale, l’exaspération grandit, la colère se fait entendre, dans la rue, sur les lieux de travail, dans les services publics, dans les quartiers. Cette colère est légitime. Elle vient de loin. Elle dit le mépris, les injustices, les inégalités, les reculs démocratiques, les attaques contre les droits fondamentaux. À l’été 2024, la FSU 91 a fait le choix d’appeler à voter pour le Nouveau Front Populaire, dont le programme se rapprochait le plus des revendications des personnels. Ce dernier s’est depuis fracturé, ses membres préférant jouer la survie de leurs appareils et les ambitions personnelles que défendre les intérêts de la population et de leurs électeur·ices. En France, comme sur la scène internationale, notre organisation syndicale a la responsabilité de porter des revendications claires, collectives, et de construire les mobilisations nécessaires pour faire reculer les politiques iniques et déshumanisantes qui dégradent chaque jour nos biens communs et notre vivre ensemble. Faire payer les précaires, les retraités, les fonctionnaires, les malades, les étrangers, ça suffit ! Par nos mobilisations et notre détermination, nous devons faire et nous ferons obstacle aux choix politiques qui oublient sans vergogne la justice sociale, la justice fiscale, la justice environnementale et l’intérêt général. Face à la crise climatique et à ses conséquences, face aux guerres et à l’instabilité internationale propice aux crises économiques, nous devons répondre et nous répondrons par la solidarité, la solidarité de nos luttes, la solidarité de la sécurité sociale, la solidarité des services publics. La FSU 91 appelle toutes les travailleuses et tous les travailleurs des services publics essonniens à amplifier la mobilisation pour faire des services publics un projet de société : c’est à cette condition que nous pourrons répondre aux besoins de toutes et tous et vivre, toutes et tous, collectivement, dignement et en sécurité. Ce projet de société passe inéluctablement par un budget qui taxe les plus riches, qui revalorise les salaires et les pensions, qui renforce en priorité l’éducation, la santé, la justice. Ce projet de société, ce n’est pas un idéal, c’est une exigence.

La FSU 91 appelle donc à ne pas céder à la sidération et au désespoir. Notre organisation syndicale continuera de soutenir, de participer et d’appeler à participer :

  • à toutes les mobilisations ponctuelles et durables, intergénérationnelles et interprofessionnelles, contre l’austérité, contre la protection des intérêts des plus riches, dans la continuité du 10 septembre, du 18 septembre et du 2 octobre,

  • à la mobilisation des retraité.es à l’appel du G9 le jeudi 6 novembre, devant le Sénat à 14h,

  • à la mobilisation, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires, le mardi 2 décembre,

  • aux débats dans le cadre des projections programmées en Essonne du film Hors Service de Jean Boiron-Lajous,

  • à tous les événements et initiatives organisés dans le cadre du collectif de l’Alliance Écologique et Sociale 91 (AES 91),

  • à toutes les actions du collectif Exilés 91 pour la défense des droits des étrangers (petits-déjeuners militants devant la sous-préfecture de Palaiseau, mobilisations contre les OQTF qui pèsent sur les jeunes scolarisé.es, formation syndicale le 18 décembre à Évry),

  • à toutes les mobilisations destinées à s’opposer par tous les moyens possibles à l’extrême droite, à ses idées et à ses relais,

  • à toutes les initiatives de solidarité avec la Palestine (8 Heures pour la Palestine à Évry le 22 novembre, manifestation nationale à Paris à l’appel de l’AFPS le 29 novembre),

  • à la projection du film Hommage à la Catalogne réalisé par Frédéric Goldbronn d’après le livre de Georges Orwell le vendredi 19 décembre à la salle Pablo Picasso de La Norville.

Dans les prochains jours, la FSU 91 s’adressera aux élu·es du département ayant appartenu au Nouveau Front Populaire, pour exiger le retour à une démarche unitaire. Cette unité n’est pas un luxe : elle est une condition de survie pour le monde du travail, pour la jeunesse, pour la démocratie. Nous appelons l’ensemble des forces progressistes, syndicales, associatives et politiques à reprendre le fil du dialogue et de la convergence, pour construire une alternative sociale crédible, ancrée dans les luttes et fidèle aux attentes du pays.